Les stylistes japonais ont fait une apparition fulgurante sur les podiums internationaux de la mode, dans les années 1980. Ce fut une révolution. Ils défendaient une esthétique entièrement nouvelle. Elle était exigeante, sans compromis et avant-gardiste… Des formes lâches, allongées et sculpturales, ayant peu de relations avec le corps…
Des couleurs sombres, des bords sans finition, des collections parfois tout en noir, des déchirures et des trous… Style qui rappelait le style punk tourmenté, et des tissus inhabituels mais hautement techniques et innovants. Certains critiques ont vu dans les créations d’lssey Miyake, Rei Kawakubo de Comme des Garçons et Yohji Yamamoto un style « clocharde ». D’autres leur ont voué une adoration, y voyant une forme d’art qui se porte, et ont apprécié l’aura intellectuelle et conceptuelle qui les entourait.
L’influence des stylistes japonais sur la mode internationale
Bien que ces vêtements ne se soient pas bien vendus sur le marché américain, ils ont des partisans fidèles. Ils ont eu une énorme influence sur toute une génération de stylistes, en particulier sur l’école belge. Le stylisme japonais a libéré la mode des coupes occidentales. 2galement grâce à la créativité en accessoires de mode, comme pour les bijoux, les souliers, les sac à main… Avec le temps, ces stylistes, sans réellement compromettre leur approche visionnaire, ont fait des concessions aux marchés européens en proposant des collections aux couleurs plus douces, et des lignes de diffusion plus flatteuse pour le corps, comme le label Pleats Please de Issey Miyake. Les stylistes japonais de renom choisissent désormais de présenter leurs collections de prêt-à-porter à Paris.
Ils y ont installé des showrooms, des boutiques et une main-d’œuvre nombreuse (le gotha de la mode n’est pas prêt à faire le long trajet vers Tokyo à chaque saison). Les Japonais ont néanmoins fait de Tokyo la cinquième capitale sur la carte des villes de la mode. Le marché de la mode japonaise a subi une pression financière due à l’instabilité récente du yen. Au lieu d’importer les modes occidentales, beaucoup de grandes entreprises japonaises continuent à financer l’avant-garde, les modes naissantes et les lignes adaptées au mode de vie, et elles négocient des licences sur les marchés internationaux pour leurs produits de marque.