Il existe des grands-parents très angoissants pour la mère car ils ont toujours peur de tout, pour tout, ils deviennent très interventionnistes. C’est peut-être une question d’âge. Il est plus difficile et angoissant d’élever un enfant à 65 ans qu’à 25 ou 30 ans…
Heureusement, lorsque l’enfant est malheureux, c’est toujours vers sa mère, vers ses parents qu’il se tourne.
Les règles de bonne conduite
Les grands-parents devraient éviter de dramatiser les soucis quotidiens, de les amplifier auprès des parents (si l’enfant mange mal, s’il se met facilement en colère par exemple). Cela ne sert qu’à renforcer la culpabilité du parent ou nourrir des conflits entre générations. Il faudrait admettre une bonne fois pour toutes que les règles éducatives et les modes de vie changent, il est donc inutile de répéter : De mon temps, mon époque, c’était comme ceci ou comme cela…
Certains grands-parents tentent, à tort, de capter l’affection de leurs petits-enfants au détriment d’un parent. La complicité entre eux et les petits-enfants est souhaitable, voire nécessaire, mais ne doit pas se transformer en coalition contre les parents. À ceux-ci de comprendre que leur enfant apporte beaucoup de plaisir à ses grands-parents, un plaisir qui va bien au-delà du sens du devoir. Il n’est pas rare de voir les deux grands-parents promener leurs petits-enfants, l’un par la main, l’autre plus jeune dans la poussette. D’ailleurs, une femme se rapproche souvent de sa mère à l’occasion de sa propre maternité et résout ce moment leurs conflits éventuels.
Dépositaires de l’histoire transgénérationnelle
Les grands-parents jouent un rôle fondateur dans l’histoire de l’enfant. Or tout être humain a besoin de se situer dans le passé, de connaitre ses origines, ses racines. Les grands-parents vivants en sont un chaînon capital, ils sont aptes à témoigner de ces origines. En effet, tous les enfants sont avides de connaitre cette histoire qui se poursuit. Ils la font mille fois raconter à leurs papis et mamies et ils se réjouissent de voir et revoir les photos du passé et de l’enfance de leurs parents.
Ainsi, le grand-père et la grand-mère représentent-ils tout à la fois la durée et l’éphémère, la vie et la mort. Les grands-parents constituent pour l’enfant un point de repère du temps qui se déroule, au-delà de sa propre vie et de ses angoisses de mort. Les premiers voient en l’enfant une continuité de l’histoire, c’est dire combien les liens affectifs sont profondément rassurants pour les uns et les autres. En tant que pédiatre, on sait plus de choses sur les enfants aujourd’hui que sur les nôtres lorsqu’ils étaient petits. Le pédiatre a donc plus de réponses apporter à leur comportement.
Être grand-parent, c’est une situation privilégiée
Être grand-père, c’est une gratification extraordinaire, sans la responsabilité permanente inhérente à la paternité. On joue, on parle beaucoup plus avec les petits-enfants, ce qui donne aux rapports une dimension très chaleureuse. Les enfants sont eux-mêmes moins exigeants qu’avec leurs parents. De fait, le rapport de force n’existe pas entre nous. Un enfant grandit avec et contre son père et sa mère pour acquérir son autonomie, mais cet enjeu n’a pas lieu d’être avec des grands-parents. Les grands-parents, ont le privilège de bercer, de pouvoir aimer leurs petits-enfants sans la responsabilité du géniteur direct.