Les boxeurs thaïs sont réputés surtout pour leur puissance et leur aptitude à encaisser des coups parfois très violents. Si l’on compare une rencontre de boxe thaïe et un combat de savate ou de full-contact, on s’aperçoit que les techniques de défense et d’esquive sont beaucoup moins sophistiquées.
C’est en réalité la philosophie même du muay thaï qui impose une stratégie agressive, peu soucieuse des coups de blocage. D’ailleurs n’a-t-on pas l’habitude de dire dans ce milieu que pour vaincre, il faut « foncer et faire le clinch ». Bien que ce principe soit un peu exagéré, il n’en est pas moins vrai que la boxe thaïe est essentiellement un sport d’attaque, et que l’école orientale privilégie l’initiative offensive. Une bonne défense s’avère cependant fondamentale pour sortir victorieux de n’importe quel affrontement. Et il existe en boxe thaïe des techniques et des stratégies défensives, exactement comme dans les autres disciplines. Et pas besoin d’un sac de frappe pour peaufiner sa défense…
L’attaque ou la défense ?
Mais on préfère enseigner la défense à la fin de l’apprentissage technique, pour que l’athlète acquière une mentalité « positive », concentrée avant tout sur son action plutôt que sur les manœuvres permettant d’échapper aux assauts de l’adversaire. Un athlète absorbé par sa défense perdra Vite l’initiative et aura beaucoup de mal à résister à une série d’attaques résolues, en particulier lorsque les réflexes deviennent plus lents au fil des reprises et que l’organisme met davantage de temps à réagir. Ces quelques remarques préliminaires une fois énoncées, nous pouvons diviser la technique défensive du muay thaï en trois phases bien distinctes.
L’esquive en boxe Thaï
Il s’agit du mode de défense le plus courant et le plus sûr, qui consiste à se sous traire aux attaques de l’adversaire par des déplacements rapides des jambes et du buste, en « évitant » d’entrer en contact direct avec le membre qui porte le coup. Cela permet de ne pas placer le combat sur le plan de la force pure et d’envoyer l’effort offensif dans le vide : ne pas réussir à atteindre la cible, ne serait-ce que tangentiellement, a souvent un effet psychologique démoralisant pour l’adversaire qui a alors l’impression de ne pas être capable de toucher son partenaire, même en appliquant ses meilleures techniques.
La mobilité
L’esquive s’exécute surtout grâce à un bon usage du footwork et à la mobilité du tronc. Si vous entrez dans un gymnase traditionnel, vous verrez les athlètes expérimentés effectuer devant le miroir d’étranges figures dans le vide afin, justement, d’acquérir la mobilité nécessaire pour éviter les assauts frénétiques de l’adversaire. Il existe différents types d’esquives en fonction des coups utilisés par l’adversaire. On peut esquiver en arrière, sur le côté, en rond, ou bien échapper aux assauts lancés de plus loin par des déplacements rapides des pieds. L’important est de se rappeler que même en défense, le mouvement concerne toujours l’ensemble du corps.